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Le Sexe, les mensonges et le féminisme

par Peter Zohrab

Traduit de l'édition en anglais de 1999 par l'auteur

Annexe: Le «Ceci» des femmes, le «cela» des femmes et «l'autre chose» des femmes: Les Manifestations historiques du Féminisme

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1. Introduction:

Ce chapitre donne un bref aperçu de certaines formes historiques du Féminisme, qui a aussi été nommé le Mouvement de libération des femmes, ou le mouvement des femmes. La seule différence entre ces termes est que le mot «Féminisme» est parfois utilisé pour ne se référer qu'à une théorie ou une idéologie, alors que les termes «mouvement des femmes» et «le Mouvement de libération des femmes» désignent également des activités politiques.

Ce chapitre ne prétend pas être complet ou dans le train. En particulier, l'Internet et la montée du mouvement des hommes/pères international a très bien pu avoir eu des répercussions sur le Féminisme international que les historiens et les écrivains futurs seront en meilleure position de surveiller au rétroviseur que je ne le suis à présent.  Mon but est simplement d'indiquer la plupart des principaux thèmes et revendications du Féminisme pendant les deux derniers siècles, de manière à donner un contexte aux questions que j'ai posées dans les chapitres précédents -- et aux autres que j'espère poser à l'avenir dans d'autres livres.

 

2. Qu'est-ce que le Féminisme?

Rendall («The Origins of Modern Feminism: Women in Britain, France and the United States, 1780-1860,» Londres: Macmillan, 1985) précise que le mot «Feminism» a été utilisé en anglais pour la première fois en 1894. Il a été dérivé du mot français «Féminisme», qui a apparemment été inventé par le socialiste utopiste français, Charles Fourier.

Je voudrais tenter une définition du Féminisme qui suffit pour tous les «Féminismes» qui sont mentionnés dans ce chapitre -- et peut-être même pour certains qui ne le sont pas. Les Féministes semblent avoir une certaine difficulté à définir le Féminisme -- pour la plupart, sans doute, parce que le Féminisme a conquis les sociétés occidentales si complètement, qu'il n'y reste que peu de non-Féministes avec lesquels les Féministes puissent se contraster. Les groupes se définissent en général par rapport aux non-membres, et parce que ce groupe-ci ne peut trouver que peu de non-membres articulés, il se retrouve avec une image de soi plutôt floue. J'espère être salutaire à cet égard, car ce livre est centré autour de la thèse selon laquelle le modèle «victimes de l'oppression» est au moins aussi bien adapté à la situation des hommes qu'à la situation des femmes, et les oppresseurs des hommes sont les Féministes -- et quelques hommes trop chevaleresques.

Un autre problème pour tous ceux qui veulent définir le «Féminisme» est que, lorsque chaque génération des Féministes a gagné ses batailles et se retire, la prochaine génération arrive avec un ensemble entièrement nouveau de soucis, de plaintes et de demandes. Ces différentes générations ont tendance à se définir en termes de leurs propres objectifs politiques actuels. Ceci confond toute tentative de faire un aperçu de ce mouvement politique dans son ensemble.

«Un problème central dans le discours féministe a été notre incapacité à soit parvenir à un consensus d'opinion sur ce qu'est le Féminisme ou accepter une/des définition(s) qui pourraient servir de points d'unification. Sans consensus sur une/des définition(s), il nous manque une base solide sur lequel construire une théorie ou nous engager dans une pratique  qui est significative dans l'ensemble.» (Hooks «Feminist Theory: From Margin to Center» Boston: South End Press, 1989,17)

Cette incertitude quant à l'essence du Féminisme est l'une des caractéristiques du Féminisme postmoderne (voir ci-dessous). Auparavant, les Féministes ne le trouvaient pas tout à fait aussi difficile de définir le Féminisme. Le manuel sur le Féminisme écrit par le Groupe de Bristol des Études des Femmes (1979), par exemple, en dépit de se déclarant incapable de donner une définition nette de la discipline universitaire d'Études des Femmes elle-même, donne la définition suivante de son objet, le Féminisme. Je considère cela comme une excellente définition, et ma propre définition est très similaire.

«Par le Féminisme, nous entendons à la fois une prise de conscience de la position des femmes dans la société comme étant une position de désavantage ou d'inégalité par rapport à celle des hommes, et aussi un désir de supprimer ces désavantages.» (Bristol Women's Studies Group «Half the Sky: An Introduction to Women's Studies,» 1979, p.3)

Un non-Féministe pourrait croire que cette définition fasse preuve d'un esprit assez rationnel -- d'un esprit qui avait laissé la porte ouverte à la discussion lucide quant à savoir s'il était réellement vrai de dire que la position des femmes dans la société était une position désavantageuse ou inégale. Le désir de supprimer ces désavantages et ces inégalités disparaîtrait probablement s'il avait été convenu, après une période de dialogue entre les Féministes et les non-Féministes, qu'elles n'existaient pas, en vérité.

Comparons cependant la mentalité qui est implicite dans ce qui suit:

«Si le Féminisme est généralement défini comme la quête d'une société qui est sexuellement juste, de nombreuses personnes partagent au moins une partie de ses objectifs, mais ils désavouent l'étiquette." (Meehan «British Feminism from the 1960s to the 1980s». Dans Smith (ed.) 1990, page 189).

Le problème qu'a cette définition c'est qu'elle prend tout simplement pour acquis, plutôt que déclarer explicitement, ce que la définition précédente revendique, à savoir que la position des femmes dans la société soit une position désavantageuse vis-à-vis les hommes. Un(e) Féministe est quelqu'un qui (comme le mot même le suggère) est principalement, sinon exclusivement, intéressé à avancer le point de vue féminin et l'ordre du jour des femmes. Se contenter de supposer que c'est le même que la promotion de la justice sexuelle trahit un cadre unilatéral de l'esprit qui trouverait un dialogue constructif avec les non-Féministes quasi impossible.

Une bonne définition d'un Féministe est apparu dans un dépliant qui faisait connaître les séances publiques de la conférence nationale de 1993 du New Zealand Women's Electoral Lobby (WEL), à Wellington, en Nouvelle-Zélande:

«WEL définit une féministe comme quelqu'un qui croit que les femmes sont socialement et économiquement désavantagées en raison de leur sexe et qui agit sur la base de cette croyance.»

Voici un autre point de vue intéressant sur le Féminisme:

«Le Féminisme n'est pas, à mon avis, un ensemble de quelques réponses a priori, ni un engagement à une idéologie particulière. Il s'agit plutôt d'une volonté de suivre les questions là où elles nous mènent. Le Féminisme insiste sur un engagement à l'écoute avec les oreilles ouvertes à l'expérience des femmes afin de reformuler nos actions et nos pensées. Il est donc plutôt une méthode de recherche créative qu'un ensemble de points prédéterminés. Le Féminisme est un engagement envers le bien-être des femmes, à la poursuite de la justice au lieu du patriarcat, mais la substance du bien-être de la femme n'est pas nécessairement connue à l'avance.» (Pellauer: «Moral Callousness and Moral Sensitivity: Violence against Women», in Andolsen et al. 1987, p. 34)

Bien qu'il y ait beaucoup dans ce passage avec lequel je suis d'accord, il me semble incarner une conception erronée de la nature de l'idéologie. D'autres idéologies, comme le Marxisme, sont tout à fait aussi ouvertes que le Féminisme -- tendant à déterminer les questions qui sont posées par ses adhérents, plutôt que de fournir toutes les réponses toutes faites. C'est pourquoi il y a tant de versions du Marxisme, et c'est aussi pourquoi il peut y avoir un débat théorique sur la méthode d'attaque Marxiste appropriée à de nombreuses questions.

Je suis sûr que le Féminisme a toujours, dans l'ensemble, suivi les questions partout où elles l'ont mené - mais le fait est que l'idéologie Féministe détermine quelles sont les questions que l'on pose en premier lieu. Dans ce livre il s'agit de souligner la distorsion inhérente aux types de questions que les Féministes posent toujours, et il s'agit aussi de proposer d'autres questions qui pourraient et devraient être posées.

Les Féministes, comme Pellauer le souligne, écoutent l'expérience des femmes de toutes leurs oreilles. Mais, parallèlement, elles n'écoutent pas l'expérience des hommes de toutes leurs oreilles. C'est une indication claire de la partialité qui est inhérente à l'idéologie Féministe. Comme Pellauer le souligne, le Féminisme est un engagement au bien-être des femmes -- mais (par implication) pas un engagement au bien-être des hommes. Si jamais il y a un conflit entre le bien-être des hommes et bien-être des femmes, il n'y a aucun doute du tout de quel côté de cette barrière se placent les Féministes.

Ma façon à moi de résoudre le problème de la définition consiste à définir le Féminisme comme l'application du modèle «victimes de l'oppression» à la situation des femmes dans la société. Ainsi, un(e) Féministe est quelqu'un qui croit que ce modèle (dans une société donnée) correspond à la situation des femmes plutôt qu'à la situation des hommes. Cela ne signifie pas que toutes les Féministes pensent que les «oppresseurs» des femmes soient des hommes -- certaines Féministes croient que l'oppresseur réel est la société elle-même, et que les hommes, eux aussi, sont opprimés par la rigidité des rôles que la société les oblige à adopter.

Cela suffirait comme définition, à mon avis. Toutefois, on pourrait ajouter que les Féministes sont presque forcément genrecentriques et incapables de voir toutes les manières dont les hommes sont victimes de discrimination ou sont opprimés. Donc le Féminisme est vraiment un état d'esprit, ce qui signifie qu'il est peu probable de mourir à cause d'un manque de demandes à revendiquer. Si les questions n'existaient pas, alors elles devraient être inventées (comme l'a dit l'écrivain français Voltaire au sujet de Dieu).

 

3. Le Féminisme individualiste/libéral

Le Féminisme individualiste a reçu sa première formulation substantielle dans le livre de Mary Wollstonecraft A Vindication of the Rights of Woman (1792). C'était dans la tradition de la théorie sociale et politique Individualiste du 18ème siècle, qui dérivait en fin de compte du Second Treatise of Government de John Locke (1689).

Charvet («Feminism» Londres: Dent, 1982) décrit l'Individualisme comme étant

«Le point de vue qui comprend la base de l'ordre social et politique comme se trouvant dans la possession de droits par des particuliers .... on comprend en général que le contenu principal des droits consiste en la liberté des individus de faire ce qu'ils veulent sans être inquiétés par d'autres» (pages 6-7).

Wollstonecraft a dit que, quand on parlait de «gens» ou d'«humains», on voulait toujours dire des hommes.  Les femmes étaient considérées principalement par rapport aux hommes, c'est à dire en tant que partenaires sexuels et les éleveurs des enfants des hommes, et ainsi de suite. Elle a dit que les femmes devraient être considérées principalement comme des gens de leur chef, et seulement ensuite comme les femmes de ménage et les femmes, etc des hommes.

Wollstonecraft a fondé cette réclamation ou demande sur le fait que les femmes (comme les hommes) étaient supérieurs aux animaux, dans le sens qu'elles sont des créatures rationnelles. Elle a dit qu'il n'était pas pertinent que les hommes fassent certaines choses peut-être mieux que les femmes. Pourvu que les femmes soient rationnelles, selon elle, alors elles étaient capables de se gouverner. Les hommes diffèrent par leurs talents, mais cela n'a pas été utilisé (par les démocrates libéraux, en tout cas) comme argument contre l'égalité des droits politiques pour tous les hommes.

Elle n'a pas, bien sûr, été d'accord que les femmes soient généralement moins talentueuses que les hommes. Son point était que même les personnes qui pensaient que les femmes soient moins talentueuses devraient accepter qu'elles devraient avoir leurs pleins droits en tant qu'êtres humains.

Un thème important dans A Vindication of the Rights of Woman, c'est que les hommes utilisaient l'éducation pour former les filles à jouer les rôles dépendants «féminins» que les hommes ont tracés pour elles. ]Ca c'est, en effet, un thème récurrent partout dans la littérature Féministe.

Wollstonecraft exige l'égalité des droits civils entre les hommes et les femmes. Elle ne dit pas grand'chose sur les droits politiques des femmes, mais il ya des indications qu'elle avait l'intention d'écrire quelque chose sur ce sujet aussi.

Le livre The Subjection of Women de J. S. Mill fut un oeuvre Féministe important du 19ème siècle, écrit sous l'influence de sa défunte épouse, Harriet Taylor. La philosophie de base de Mill était l'Utilitarisme, où la priorité éthique était accordée au plus grand bien du plus grand nombre de personnes.

Selon la plupart des autorités sur les œuvres de Mill, la notion d '«égalité», qui est si fondamentale pour les écrits Féministes en général, ne semble pas suivre évidemment des principes Utilitaristes. Mill a dû l'ajouter, pour ainsi dire, afin de construire son argumentation Féministe. Toutefois, il essaie de montrer que des résultats bénéfiques découleraient de l'octroi aux femmes de l'égalité juridique avec les hommes.

Ce qu'il fait est de faire valoir que la libération des femmes se traduirait en un gain net de la quantité de bonheur de l'humanité. C'est parce que la «servitude» des femmes dans le mariage rende beaucoup de femmes misérables.

Il dit aussi que l'homme (par lequel il entendait bien sûr, dans le langage Féministe d'aujourd'hui, «l'humanité») en bénéficierait si le plein potentiel de la femme est libéré, éduqué, et employé pour le bénéfice de tous. Et les mariages seraient plus heureux si les hommes et les femmes avaient été aussi bien instruits. Ce fût parce que le bonheur dans le mariage necessitait que les partenaires soient aussi semblables et unifiés que possible.

Les propositions de Mill sont semblables à ceux de Mary Wollstonecraft. Mais il va plus loin, dans le sens qu'il dit que les femmes devraient avoir le droit de vote. En ce qui concerne le travail, il dit lui aussi que les femmes devraient être libres d'entrer dans la profession de leur choix (y compris le mariage et l'éducation des enfants, si telle est leur option préférée).

En réponse à l'objection selon laquelle les femmes n'aient pas les mêmes capacités que les hommes, il dit aussi que cela semble être le cas seulement en raison de la façon dont elles sont éduquées Si elles étaient élevées de la même manière que les hommes, alors elles seraient tout aussi capables. En plus de cet argument hypothétique, il dit aussi que les femmes soient déjà à l'évidence assez capable de faire une grande variété de tâches, ce qui justifie des emplois plus épandus.

Au cours du XIXe siècle, les Féministes ont enregistré des gains importants aux pays occidentaux, en ce qui concerne les possibilités d'éducation dans les écoles et les universités et l'admission des femmes aux professions. Les lois relatives au divorce, aux droits de propriété des femmes mariées, et au contrôle des enfants dans le mariage ont également été modifiées dans un sens qui favorisait les femmes.

Au début du 20ème siècle, au plus tard, les femmes ont gagné le droit de vote dans la plupart des pays occidentaux. La première percée pour les Féministes est venue en 1869, lorsque les femmes ont obtenu le vote dans l'État américain de Wyoming, et le premier état souverain d'accorder aux femmes le vote fut la Nouvelle-Zélande -- en 1893. Le premier pays européen à émanciper les femmes fut la Finlande -- en 1906.

Après que la franchise des femmes avait été atteinte dans de nombreux pays, la Seconde Guerre Mondiale est intervenue. Cela a provoqué un hiatus dans les luttes politiques des Féministes, car elles n'avaient probablement pas envie d'être obligées de servir comme soldats de première ligne, comme on pouvait logiquement s'attendre d'elles si elles commencaient à agiter dans une atmosphère politique de guerre. Et quand la guerre était finie, les gens devaient avoir le temps d'oublier les hommes qui avaient perdu leur vie et/ou des membres dans la guerre. Coole («Women in Political Theory» Sussex: Wheatsheaf Books, 1988, page 234) caractérise ce hiatus comme une «résurgence des idées et des pratiques anti-Féministes». Mais, bien sûr, après un intervalle décent, une mentalité de temps de paix a vite évolué aux sociétés occidentales, à laquelle l'hypocrisie de certaines des revendications Féministes à «l'égalité» ne semblait pas tellement flagrante.

Dans cette ère post-guerre, la «deuxième vague» du Féminisme, il a semblé naturel de se concentrer de plus en plus sur la façon dont le rôle des femmes dans la famille les a empêchées d'avoir des carrières dans la mesure où les hommes en avaient. Cette attitude a laissé entendre que les rôles d'épouse et de mère étaient en quelque sorte inférieures à celui de gagne-pain dans un lieu de travail (ou d'esclave du salaire en pleine course au biftek, comme d'autres pourraient le décrire).

Un livre qui a avancé cette thèse dans la tradition individualiste Féministe était «The Feminine Mystique» (1965) de Betty Friedan, qui a suivi d'assez près sur les talons du «Deuxième Sexe» (1953) de Simone de Beauvoir, (voir ci-dessous). L'objectif de Friedan était que la société et la vie des femmes soient organisées de telle manière à maximiser la capacité des femmes d'avoir une carrière aussi bien qu'une famille. Elle pensait que les femmes au foyer hétérosexuelles blanches américaines de classe moyenne aux banlieues se sentiraient certainement insatisfaites et pleines d'ennui, sauf si elles avaient un emploi à plein temps à l'extérieur de la maison. Ce ne serait bien sûr pas un problème dans les pays et les classes pour qui les appareils ménagers étaient trop chers.

«... le livre de 1963 de Betty Friedan, «The Feminine Mystique», était à certains égards moins «radical» que ceux de Wollstonecraft, de Taylor ou de Mill.  Malgré la compréhension implicite de Friedan de la femme en tant que classe sexuelle impuissante, elle a souvent écrit comme si les femmes individuelles pourraient, par l'effort pur, avancer dans les rangs de la classe de sexe puissante connue sous le nom d'«homme». Sa tendance, du moins dans «The Feminine Mystique», était d'oublier que c'est plus facile à dire qu'à faire, aussi longtemps que les hommes sont généralement les décideurs du recrutement et de la promotion.» (Tong 1989, 22)

Tong critique le livre de Friedan de ne pas être suffisamment analytique pour chercher des obstacles sociétaux à l'atteinte par les femmes de carrières en dehors du foyer. Mais, de nombreuses années plus tard, Betty Friedan a écrit un deuxième livre, The Second Stage, qui a comblé cette lacune, dans une certaine mesure:

«Dans la première étape, notre objectif était la pleine participation (du mouvement de la femme), .... Mais nous avons été détournées de notre rêve. Et dans notre réaction contre la mystique féminine, qui a défini les femmes uniquement en termes de leur relation aux hommes en tant qu'épouses, mères et femmes au foyer, nous semblions parfois tomber dans une mystique féministe qui a nié le noyau de la personnalité des femmes qui se réalise à travers l'amour, les soins, le foyer.» (Friedan, «The Second Stage», 27)

Donc, l'accent principal du Féminisme libéral/individualiste était d'éliminer les obstacles qui empêchent les femmes d'entrer en concurrence avec les hommes sur un pied d'égalité dans l'emploi rémunéré. Et c'est encore son accent. Maintenant, cependant, lorsque beaucoup de ces obstacles ont été supprimés dans de nombreux pays, il y a un revers de la médaille à ce point de vue féministe libérale:

Si ces obstacles coutumiers et juridiques sont tous enlevés, alors, si les femmes ne réussissent toujours pas aussi bien dans la vie publique que les hommes, cela ne peut être la faute de personne sauf des femmes (selon une Féministe libérale). On ne peut pas simplement regarder toute inégalité entre les succès des hommes et des femmes au lieu de travail et d'en déduire qu'il doit forcément y avoir encore quelques obstacles à la réalisation des femmes qui subsistent et qui doivent être enlevés.

Cette question a rapport à des questions telles que ce qui se passe aux femmes lors de leur retour au travail après une pause de plusieurs années, au cours de laquelle elles ont été occupées à éduquer leurs enfants. Certaines Féministes soutiennent que ces femmes doivent rentrer au travail au même niveau de rémunération et d'ancienneté qu'ont leurs collègues (masculins et féminins) qui ont eu une carrière continue tout au long de la période en question. Je considère cette position Féministe injuste pour trois raisons:

Tout d'abord, l'employeur accorde l'ancienneté (en théorie, de toute façon) non pas sur la base de l'âge, mais sur la base de l'expérience et des compétences acquises. Une personne qui a été absente du travail a sans doute pas acquis le même niveau d'expérience et de compétence.

Deuxièmement, qu'en est-il des gens qui sont absents d'un certain lieu de travail pour d'autres raisons? Il serait absurde et injuste de leur accorder la même ancienneté et de rémunération que leurs collègues qui étaient restés dans le même lieu de travail -- mais il serait tout aussi absurde et injuste de la leur refuser si les mères qui ont retourné l'ont reçue!

Troisièmement, les femmes qui ont des enfants le font (généralement) volontairement, et l'éducation des enfants est un métier très gratifiant de son propre chef. Ce n'est pas le cas que quelqu'un les force à le faire. Il est vrai que les hommes ne sont généralement pas ceux qui ont à choisir entre les enfants et les carrières, mais alors (d'autre part), les hommes se voient également refuser les pleines "joies de la maternité", et il est donc tout à fait approprié et équitable que les femmes devraient être incapables d'avoir le beurre et l'argent du beurre -- d'autant plus que les mères sont plus susceptibles d'être accordées la garde des enfants après la séparation ou le divorce.

Le temps a fini par arriver où le Féminisme Individualiste avait atteint la plupart de ses objectifs aux pays occidentaux. Un cynique pourrait ajouter que le Féminisme était donc dans le besoin de nouvelles demandes à formuler. Certes, une fois un mouvement politique a atteint certains gains politiques, ces gains font partie du statu quo, et ce mouvement politique est bien sûr libre d'examiner le nouveau statu quo pour voir s'il en est complètement satisfait, ou s'il pense que des autres «améliorations» pourraient ou devraient être faites.

La génération de militants spécifique qui a lutté pour atteindre certains objectifs politiques a une tendance à reposer sur ses lauriers dans une certaine mesure, mais les générations futures grandissent en prenant ces succès pour acquis, et sont susceptibles de penser à commencer de nouvelles campagnes.

 

4. Le Féminisme socialiste/marxiste

Je vais discuter le Féminisme Socialiste et le Féminisme Marxiste ensemble dans la même section. C'est en partie parce qu'ils ont tous deux souffert dans la crise de l'influence Socialiste et Marxiste dans le monde entier qui a résulté de la disparition de l'URSS et de ses satellites -- les gouvernements de Europe de l'Est. Ainsi ils ne sont plus assez importants pour être soumis à un traitement séparé, à mon avis. Une autre raison de leur regroupement c'est que certaines personnes considèrent que le Féminisme Marxiste a été remplacé par le Féminisme Socialiste. Pourtant, une autre raison pour leur regroupement, c'est qu'ils sont très semblables l'un à l'autre:

«Attendu que les Féministes Socialistes croient que le sexe et la classe jouent un rôle à peu près égal dans toute explication de l'oppression des femmes, les Féministes Marxistes croient que la classe, en fin de compte, explique mieux le statut et la/les fonction(s) des femmes. Sous le capitalisme, disent-elles, les femmes bourgeoises ne subiront pas le même genre d'oppression que les femmes prolétariennes. Ce qui est la particularité du Féminisme Marxiste, alors, c'est qu'il invite chaque femme, qu'elle soit prolétaire ou bourgeoise, de comprendre l'oppression des femmes pas tant comme un résultat d'actions intentionnelles d'individus, mais comme produit des structures politiques, sociales et économiques qui sont liées au capitalisme.» (Tong 1989, 39)

Ce fut le Féminisme Socialiste, en collaboration avec le Féminisme Radical (voir ci-dessous), qui était à l'avant-garde de la deuxième vague du Féminisme. Le Socialisme (y compris le Socialisme/Communisme Marxiste) était un mouvement très diversifié. Pourtant, à quelques exceptions près (comme Proudhon), les Socialistes étaient en faveur du Féminisme, dès le départ.

Il y avait peut-être deux raisons pour cela: d'abord, le Socialisme arriva à un stade historiquement plus tard que l'Individualisme, où le Féminisme était déjà une idéologie qui grandissait, et d'autre part le Socialisme était généralement hostile à l'institution de la famille. Cette manière de penser était attrayante pour ces Féministes qui voulaient libérer les femmes de leur rôle traditionnel au sein de la famille.

Dans la plupart des formes du Socialisme, il ne devait pas y avoir de propriété privée pour la famille à posséder et à transmettre aux générations suivantes. Donc il n'y aurait pas besoin d'élever les enfants en privé et donc aucun besoin de lier les femmes au foyer.

Une des œuvres les plus importantes dans la tradition Socialiste Féministe était «Le Deuxième Sexe» de Simone de Beauvoir.  Simone de Beauvoir était une Existentialiste, ainsi qu'une Marxiste. Le livre «Woman's Estate» (1971) de Juliet Mitchell (1971) était une autre oeuvre Marxiste Féministe influente.  Elle était d'accord avec les efforts des Féministes radicales (voir ci-dessous) pour encourager les femmes à analyser leur propre situation, mais elle pensait que les résultats de ce processus d'analyse aurait besoin de la théorie Marxiste en surimpression pour qu'ils aient aucune cohérence.

Une des principales questions qui concernent les Féministes Marxistes est les tâches ménagères. D'une part, elles soutiennent que, même lorsque les femmes ont des emplois à temps plein, leur charge de travail des ménages reste souvent pratiquement intacte. Et, d'autre part, elles affirment que le travail domestique des femmes a été sous-évalué. Les femmes, dans les sociétés capitalistes, ont été considérées comme de simples consommateuses (en utilisant l'argent que leurs partenaires masculins avaient gagné en tant que producteurs). En fait, disent les Féministes Marxistes, le travail ménager des femmes est aussi productif -- dans le sens où, si les femmes ne le faisaient pas gratuitement, il faudrait payer quelqu'un pour faire les courses, faire la cuisine, nettoyer la maison, et soigner les enfants, etc.

Certaines Féministes Marxistes considèrent que les femmes sont opprimées parce qu'elles sont considérées comme étant essentiellement parasitaires, en ce que le travail qu'elles font (le travail ménager) est facile, et de peu de valeur. Elles ont donc plaidé en faveur de la socialisation et la collectivisation du travail domestique des femmes. Ce qu'elles veulent, c'est que les gens vivent en communauté, de sorte que l'éducation des enfants, la cuisine et le ménage soient effectués sur une grande échelle par des travailleurs rémunérés. Ce travail acquérira ensuite une valeur monétaire et sa valeur sera alors officiellement reconnue -- même si c'est encore en majorité des femmes qui le font.

Des autres Féministes Marxistes affirment que le travail domestique de la femme dans un ménage individuel devrait attirer un salaire. Ce salaire doit être payé par le gouvernement. D'autre part, il y a un autre point de vue Marxiste Féministe, selon lequel rémunérer les femmes pour faire le ménage a trois inconvénients:

Il rendrait plus probable que les femmes seraient isolées dans leurs propres maisons. Leur travail serait de plus en plus banalisé, au fur et à mesure que de plus en plus d'appareils ménagers seraient à leur disposition. Elles deviendraient de plus en plus en proie à la névrose de banlieue.

La relation de la femme au reste de sa famille seraient mis sur un pied commercial, tandis que de nombreux Marxistes voudraient sortir de ce qu'ils considèrent comme la tendance du Capitalisme à marchandiser tout.

Il consacrerait la division sexuelle traditionnelle du travail -- qui rend plus probable que les hommes continuent à travailler à l'extérieur de la maison, et les femmes à l'intérieur de la maison.

 

5. Le Féminisme existentialiste

Comme indiqué ci-dessus, de Beauvoir était une Existentialiste, ainsi qu'une Marxiste. Cela conduit des auteurs comme Tong (1989) à la classer comme étant essentiellement une Féministe Existentialiste, plutôt qu'une Féministe Marxiste.

«Le livre «Le Deuxième sexe» de Simone de Beauvoir, qui est probablement le texte théorique clé du Féminisme du XXe siècle, a offert une explication Existentialiste de la situation de la femme. De Beauvoir a fait valoir que la femme est opprimée à cause de son «altérité». La femme est l'Autre parce qu'elle est non-homme. L'homme est le soi-même, l'être libre et déterminant qui définit la signification de son existence, et la femme est l'Autre, l'objet dont la signification est déterminée pour elle. Si la femme veut devenir un soi-même, un sujet, elle doit, comme l'homme, transcender les définitions, les étiquettes, et les essences qui limitent son existence. Elle doit se faire devenir tout ce qu'elle veut devenir.» (Tong 1989, page 6)

 

6. Le Féminisme culturel

La plupart des Féministes ont fait des efforts pour montrer que les femmes soient égales aux hommes, afin de faire valoir qu'elles devraient avoir des droits égaux aux hommes. Cela a généralement impliqué un effort pour prouver que les femmes soient les mêmes (ou presque les mêmes) que les hommes de toutes les façons pertinentes. Les différences significatives ont été attribuées à l'effet de l'environnement, plutôt qu'à des facteurs génétiques. C'est parce que l'on craignait que toute différence réelle entre les hommes et les femmes serait saisie par les anti-Féministes, et utilisée pour prouver qu'elles n'étaient pas égaux entre eux, après tout.

Pourtant le Féminisme culturel vise non seulement à montrer que les hommes et les femmes sont différents les uns des autres -- il maintient que les valeurs des femmes sont en fait supérieures à celles des hommes. Il fait valoir que les valeurs des femmes devraient remplacer celles des hommes comme valeurs dominantes de la société.

La plupart des Féministes ont soutenu que ce qui sont considérés comme les aspects négatifs du comportement des femmes sont le résultat de la socialisation, de l'enseigenement et de l'éducation. Sûrement, alors, doivent aussi les aspects dits «positifs» des «valeurs féminines» être un résultat de ces facteurs. Cela signifie que les aspects positifs et négatifs des valeurs et des comportements des femmes pourraient disparaître à la suite de l'ingénierie sociale proposée par les Féministes Culturelles!

Les Féministes Libéraux du 19e siècle se sont concentrées sur des questions politiques et juridiques. Les Féministes Culturelles du 19e siècle ont été différentes, en ce qu'elles ont examiné des institutions telles que la religion, le mariage, et le foyer.

Ce type-ci de Féministe a regardé au-delà de la réalisation de l'égalité politique et juridique entre les femmes et les hommes -- aux changements de la société qui pourraient, ou devraient, résulter de cette égalité. L'idée, tout simplement, était que les hommes avaient gâché les choses, et que les femmes feraient un meilleur travail si elles dirigeaient, ou aidaient à diriger, le monde.

Certaines Féministes Culturelles ont cru à un mythe d'un matriarcat passé, où le pacifisme, la coopération, le règlement non violent des différences, et un règlement harmonieux de la vie publique étaient à l'ordre du jour. Ce fut par contraste avec la destruction, la tyrannie et la guerre qui sont censées avoir caractérisé le «Patriarcat». Le livre «Woman in the Nineteenth Century» (1845) de Margaret Fuller fut la première oeuvre importante du Féminisme Culturel.

Le Darwinisme Social fut une influence importante sur le Féminisme Culturel. Cette théorie a appliqué la notion quasi-Darwinienne de la «survie du plus apte» aux sociétés humaines, aux races, et aux personnes individuelles. Elle impliquait que toute société qui avait «réussi» avait atteint ce succès parce qu'elle avait des caractéristiques qui l'avaient rendue plus «apte» que les sociétés rivales. Elle a une tendance à estimer l'agression et la compétitivité des hommes. Certains Darwinistes Sociaux étaient même favorables à la concurrence meurtrière et à la guerre comme mécanismes appropriés sélectionnistes.

Cependant, une autre tendance moins médiatisée de la pensée Darwiniste Sociale prévoyait une tendance différente. Elle estimait que l'humanité était en évolution vers une organisation plus collective, qui exigerait plus de coopération, et moins de concurrence -- plus d'altruisme, et moins d'égoïsme. C'était l'aspect du Darwinisme Social qui a été repris par le livre «Women and Economics» (1898) de Charlotte Gilman.

L'aspect du Féminisme Culturel qui est encore très controversé aujourd'hui, c'est son attitude envers la contraception. Ce n'est devenue un problème important qu'au début du XXe siècle, mais dans les années 1870, Elizabeth Stanton préconisait déjà le contrôle des naissances par l'abstinence comme moyen par lequel les femmes pourraient obtenir «du contrôle sur leur vie».

 

7. Le Féminisme psychanalytique

«Les Féministes psychanalytiques trouvent la racine de l'oppression des femmes ensevelie profondément dans sa (sic) psyché....  Le complexe d'Œdipe, le processus par lequel le garçon rend son premier objet d'amour, mère, afin d'échapper à la castration aux mains de père. À la suite de la présentation de son id (ses désirs) au surmoi (la conscience collective sociale), le garçon est totalement intégré dans la culture. Avec son père, il dirigera la nature et la femme, qui contiennent toutes deux un pouvoir semblable irrationnel. Par contraste avec le garçon, la jeune fille, qui n'a pas de pénis à perdre, se sépare lentement de son premier objet d'amour, mère. En conséquence, l'intégration de la jeune fille dans la culture est incomplète. Elle existe à la périphérie ou en marge de la culture comme l'une qui ne dirige pas, mais qui est dirigée, en grande partie parce que ... elle craint sa propre puissance.» (Tong 1989, 5)

La théorie psychanalytique, cependant, est extrèmement spéculative, et pas assez réfutable (à mon avis, de toute façon) pour être considérée comme une véritable théorie «scientifique». En outre, il y a des aspects de la représentation ci-dessus que je trouve un peu invraisemblable -- en particulier la notion que les femmes soient moins bien intégrées dans la culture que les hommes. Les femmes atteignent la maturité (socialement, ainsi que sexuellement) plus tôt que les hommes et les femmes présentent généralement une internalisation plus complète des normes culturelles -- c'est à dire qu'elles sont «meilleures» que les hommes. L'idée que la nature ressemble davantage aux femmes qu'aux hommes est aussi très discutable.

 

8. Le Féminisme radical

Le Féminisme radical penche vers ce que Coole (1988) appelle «une sorte d'anarchisme romantique». En d'autres termes, les Féministes radicales ont eu tendance à rejeter l'Etat lui-même (pour ne pas mentionner de nombreuses institutions au sein de ceci), comme étant un cadre patriarcal.  Elles ne considèrent pas qu'il s'agît d'une institution neutre qui assure la médiation entre les forces, la manifestation d'un consensus souple, ou bien un forum au sein des contraintes duquel les femmes peuvent atteindre leurs objectifs politiques (qui est le point de vue des Féministes libéraux).

Cette forme du Féminisme est un produit de la deuxième vague -- une forme qui a repris là où les brins précédents du Féminisme se sont arrêtés. Moins de ses idées ont été mis en œuvre jusqu'à présent qu'est le cas avec le Féminisme Individualiste ou le Féminisme Socialiste.

«... C'est le Féminisme radical qui a été le plus innovant en théorie, en rejetant les définitions traditionnelles de la politique et de la théorie, tout en condamnant toute théorie politique précédente comme étant patriarcale. Contrairement à l'approche Marxiste, il n'a pas essayé d'intégrer les femmes dans un cadre politique pré-existant, mais essaie plutôt de faire bouger toute notre perception de la société, de la restructurer en termes d'un ensemble radicalement nouveau de significations qui sont femme-centrées.   Son but a été de refondre les identités politiques; de tirer la langue et la culture de leurs formes masculines; de déplacer du pouvoir politique considérable; de réévaluer la nature humaine et de contester les valeurs traditionnelles». (Coole 1988, 235)

La principale différence entre le Féminisme radical et les autres types de Féminisme, c'est que celui-là nie toute différence psychologique entre les sexes. On affirme que l'éducation et la formation soient les causes des différents comportements masculins et féminins, selon ce point de vue. Et la fonction de l'éducation et de la formation différentielles pour les hommes et les femmes est censée être de soutenir l'institution de la domination masculine (le patriarcat). Les Féministes radicales exigent l'abolition de tous les rôles sexuellement différenciés et la création d'une société androgyne.

"Certaines féministes radicales ... poursuivent la logique de leur analyse jusqu'à un point où un mouvement uni des femmes de la gauche plurielle devient difficile à réaliser. Selon elles, les capacités physiologiques des femmes de la reproduction sont analogues à la production matérielle de la classe ouvrière au Marxisme traditionnel. Les femmes, alors, constitueraient une classe de la même manière que le font les travailleurs. Tout comme la classe ouvrière doit devenir une classe pour soi en prenant le contrôle de la production, donc les femmes doivent aussi prendre le contrôle de leur reproduction afin de devenir libres. Une extension absolue de l'analogie de la classe doit conduire à l'idée de la destruction de la classe déjà dominante -- des hommes, ou, au moins, de la séparation de cette classe. Les radicaux exigent que le lesbianisme soit considérée non pas simplement comme question de liberté de choix, mais comme pratique politique essentielle pour les Féministes. "(Meehan 1990, 191-2)

Une des œuvres Féministes sur la sexualité les plus connues est «The Female Eunuch» (1971) de Germaine Greer.  Ce livre est une des oeuvres classiques du Féminisme Radical. Il est radical dans le sens qu'elle soutient que les gens comme Betty Friedan n'aillent pas assez loin. La mise en place de pouvoirs établis féminins en opposition à ceux qui étaient mâles, comme l'avait suggéré Friedan, n'aide pas la plupart des femmes, selon Greer.

«The Dialectic of Sex » (1970) de Shulamith Firestone entre dans la catégorie de Féminisme Socialiste, ainsi que de Féminisme Radical. Ce livre est exceptionnellement intelligent, clair, lucide et approfondi dans son méthode, selon les normes habituelles Féministes. Cela ne signifie pas, bien sûr, que ce qu'il prétend est nécessairement vrai ou non faussé.

Firestone fonde sa propre analyse sur les (en partie incontroversables) affirmations suivantes, qui ont à faire avec ce qu'elle appelle la «famille biologique»:

  1. Que les femmes à travers l'histoire avant l'avènement du contrôle des naissances étaient à la merci constante de leur biologie -- de la menstruation, de la ménopause, et des «maux féminins», de l'accouchement constant et douloureux, du besoin de nourrir les enfants d'autrui, et des soins des nourrissons, dont chacun les rendaient dépendantes des hommes ... pour la survie physique.

  2. Que les bébés humains prennent encore plus de temps pour grandir que les animaux, et sont donc impuissants et, du moins pendant une certaine période courte, dépendants des adultes pour la survie physique.

  3. Qu'une interdépendance fondamentale mère/enfant a existé sous une certaine forme dans toutes les sociétés, passées ou présentes, et donc a façonné la psychologie de chaque femelle adulte et de chaque enfant.

  4. Que la différence reproductive naturelle entre les sexes a conduit directement à la première division du travail qui est à l'origine des classes, et a aussi fourni le paradigme de la caste (la discrimination fondée sur des caractéristiques biologiques) («The Dialectic of Sex», 8-9).

Il existe une imprécision essentielle à la fin de cette quatrième point. Les termes «à l'origine de» et «paradigme» semblent indiquer que la division sexuelle du travail était une condition préalable à l'émergence des phénomènes de classe et de caste. Firestone fait cette affirmation explicite (bien qu'elle ne donne toujours pas de preuve pour elle), dans sa définition du Matérialisme Historique:

«Le Matérialisme Historique est la perception du cours de l'histoire qui cherche la cause ultime et la grande force motrice de tous les événements historiques dans la dialectique du sexe: la division de la société en deux classes biologiques distinctes pour la reproduction procréative, et les luttes de ces classes les uns avec les autres; dans les changements dans les modes de mariage, de la reproduction et de la garde d'enfants qui ont été créés par ces luttes; dans le développement relié des autres classes physiquement dissociés [castes], et dans la première division du travail fondée sur le sexe qui est devenue peu à peu le système [économico-culturel] de classe.»

Tout à son honneur, Firestone ridiculise les efforts de certaines Féministes pour attribuer les causes de ces faits à des facteurs environnementaux. Elle souligne la quasi-universalité de ces dispositions dans l'humanité et aussi dans d'autres animaux. Si l'environnement en est la cause, pourquoi si peu d'exceptions?

C'est à ce moment qu'elle cesse d'être impartiale ou objective. Elle parle des «distorsions psychosexuelles» dans la personnalité humaine que les quatre points ci-dessus ont apportées. Elle a évidemment à l'esprit une certaine «normalité psychosexuelle» Féministe utopique implicite. De toute évidence, Firestone considère qu'elle soit en mesure de juger que la plupart des personnalités soient «déformées». D'autres personnes, cependant, ne la considèreraient pas nécessairement comme particulièrement qualifiée pour porter de tels jugements radicaux. Elle suppose simplement que la personnalité de presque tout le monde soit «déformée», et qu'elle seule (avec, peut-être, quelques amies) soit «normale».

Comme il est typique des Féministes, elle trouve que cette argumentation superficielle soit un motif suffisant pour commencer de parler de la «tyrannie (des hommes, bien sûr) sur les femmes et les enfants». Elle voit cela comme étant d'origine biologique. La technologie moderne, cependant, le rend possible, pense-t-elle, de renverser la base biologique de la structure de la puissance sexuelle actuelle.

C'est là que son utopie psychosexuellle se montre. Elle affirme que les femmes doivent prendre le contrôle de la «nouvelle biologie de la population ainsi que de toutes les institutions sociales de la maternité et de l'éducation des enfants». Plus radicalement, dans son utopie,

«les différences génitales entre les êtres humains n'auraient plus d'importance sur le plan culturel (Un retour à une pansexualité non-obstruée -- à la «perversité polymorphe» de Freud -- remplacerait probablement l'hétéro/homo/bi-sexualité). La reproduction de l'espèce par un sexe pour le profit des deux serait remplacée par (au moins la possibilité de) la reproduction artificielle: les enfants seraient nés pour les deux sexes de façon égale, ou indépendamment des deux .... la dépendance de l'enfant de la mère (et vice versa) céderait à une dépendance fortement raccourci d'un petit groupe d'autres en général .... La division du travail serait terminée par l'élimination de tout travail (la cybernétique) ». («The Dialectic of Sex»)

Une vision plus traditionnelle des différences physiques entre les hommes et les femmes pourrait être caractérisée comme suit:

«... (1) les gens sont nés avec les hormones, l'anatomie, et les chromosomes soit d'un homme soit une femme, (2) les femmes sont destinées à jouer un rôle de reproduction beaucoup plus lourd que les hommes, (3) les mâles, autres choses étant égales par ailleurs, présentent des traits psychologiques «masculins» (par exemple, «l'affirmation de soi, l'agressivité, la robustesse, la rationalité ou la capacité de penser logiquement, abstraitement et analytiquement, la capacité de contrôler l'émotion»), tandis que les femmes sont, toutes choses étant égales par ailleurs, présentent des traits psychologiques «féminins» (par exemple, «la douceur, la modestie, l'humilité, le soutien d'autrui, l'empathie, la compassion, la tendresse, le dévouement, l'intuitivité, la sensibilité, la générosité») et (4) la société devrait préserver cet ordre naturel, en assurant que ses hommes restent «virils» et ses femmes «féminines»». (Tong, op.cit. Page 3)

Je ne suis ni médecin ni biologiste, mais je crois qu'il est généralement admis qu'il y a une large gamme de «masculinité» chez les hommes, et une large gamme de «fémininité» chez les femmes, en ce qui concerne les caractéristiques anatomiques et les forces hormonales.   Il ne s'agit donc pas de personnes étant soit 100% masculins soit 100% féminins. Il y a des gradations de la masculinité et de la féminité.

Il est également possible de modifier chirurgicalement l'anatomie des gens, et de modifier leur équilibre hormonal interne artificiellement. Germaine Greer, par exemple, a déclaré une fois à la télévision qu'elle a été donnée l'hormone mâle testostérone en tant que traitement pour la ménopause, et elle a alors commencé à conduire sa voiture agressivement -- comme un homme!

La question la plus importante que les Féministes radicales ont soulevée (à mon avis) est de savoir si la société a de fait un devoir moral (a) à maintenir la division socio-biologique entre les hommes et les femmes, comme étant une bonne chose en soi; ou (b) à utiliser tous les moyens de l'ingénierie biotechnologique et sociale à sa disposition pour réduire, voire éliminer, les différences physiques et sociales entre les hommes et les femmes -- au motif que ces différences ont été dépassées par la biotechnologie et conduisent à des inégalités sociales; ou (c) à considérer la division de ses citoyens en hommes et femmes comme étant sans aucune signification morale -- elle ne doit être ni conservée pour lui-même, ni démolie délibérément.

Moi, je suis favorable à l'option (c). La race humaine a acquis le pouvoir de contrôler son environnement dans la mesure où beaucoup de gens sont inquiets que nous sommes en train de le détruire. Nous sommes peut-être à la veille d'atteindre le même tournant en ce qui concerne nos sociétés et notre anatomie et physiologie. Dans des domaines aussi variés que les espèces animales et végétales et les cultures et langues humaines, la tendance qui existe parmi les «politiquement correctes» ces jours-ci est à la préservation de la diversité pour elle-même. Étant donnée notre capacité croissante d'éliminer les différences entre les sexes, il peut devenir politiquement correct de vouloir préserver ce type de diversité, ainsi que les autres types de diversité visés ci-dessus.

De mon point de vue, il n'est pas tellement que ce soit un impératif moral de son chef.  Mon point, à vrai dire, c'est qu'une fois que les êtres humains ont le pouvoir de changer plus ou moins tous les aspects d'eux-mêmes, ainsi que de leur environnement, alors le but de l'existence humaine lui-même est remis en question. Une chose que nous ne pouvons pas créer pour nous-mêmes scientifiquement sont les valeurs dont nous avons besoin pour guider nos actions -- de sorte que nous puissions finir par retomber sur les valeurs traditionnelles, faute de mieux.

Nous ne pouvons pas faire confiance au Féminisme tout seul qu'il nous donnerait une orientation morale, pendant que nous entrons dans ce «Meilleur des mondes». L'une des principales erreurs du Féminisme -- du Féminisme Radical en particulier -- est l'idée qu'e le rôle traditionnel de femme au foyer et de mère soit intrinsèquement inférieur. Je pense que c'est en partie à cause du fait qu'il ne constitue pas un emploi rémunéré -- mais il n'est pas rationnel de supposer tout simplement que l'emploi salarié est nécessairement plus satisfaisant ou valide que le rôle de travail au foyer. Considérons la valeur qui est placée à certains pays sur de plus longues vacances et des heures de travail par semaine moins nombreues. S'il est si souhaitable pour les travailleurs de passer moins de temps au travail, comment peut-il être si désirable pour les femmes d'avoir un emploi rémunéré? Ce semble être une contradiction.

Une des œuvres Féministes les plus influentes dans la période récente a été «Sexual Politics» de Kate Millett. Sa thèse centrale est que l'on peut caractériser la relation entre les sexes en termes politiques. Cet aperçu tire son origine apparemment de Wilhelm Reich, et il me semble tout à fait correct. Cependant, il serait plus juste d'être plus équilibré que ne le sont les Féministes en ce qui concerne les relations politiques réelles qui existent entre les sexes.

Millet commence à partir des hypothèses suivantes:

(a) que les États-Unis (et les pays similaires) soient des «patriarcats»;
(b) que ce fait soit évident du fait que la plupart des politiciens sont des hommes;
(c) et que cette autorité des hommes sur les femmes s'applique à toutes les composantes de la société, y compris la famille.

Elle ne rend pas ces allégations très claires ou explicites, mais il est évident qu'elle croit qu'elles sont vraies. De nos jours, le Féminisme s'est si bien établi que ces principes sont en pratique populairement considérés comme l'évidence même partout dans le monde occidental.  Et Kate Millett les considère comme s'appliquant à toutes les sociétés existantes, et pas seulement aux Etats-Unis.

Deux concepts qui caractérisent le Féminisme Radical sont la maxime théorique que «Ce qui est personnel est politique» et son corollaire pratique, la «sensibilisation».

«Au sein du groupe de sensibilisation l'expérience de chaque personne, l'histoire de la vie de chaque femme était une question d'intérêt. Nous avons compris que par l'écoute de l'expérience d'un individu, nous pourrions dresser un tableau beaucoup plus riche de la façon dont la société était construite. La politique sexuelle permettait la compréhenison de la façon dont la société fonctionne sur le plan à la fois idéologique et matériel et l'approfondissement de la compréhension de la gauche de l'expérience humaine. Le mouvement de libération des femmes a construit une analyse de la société fondée sur les détails de l'expérience de la vie individuelle. Cela a élargi et contesté la compréhension précédente de la base sociale, économique et politique de la société». (Eichenbaum and Orbach: «Outside In. Inside Out. Women's Psychology: A Feminist Psychoanalytic Account,» Harmondsworth: Penguin, 1982, page 12)

Je comparerais ce processus au cueillage de données pour prouver une hypothèse scientifique, à la grande différence que la sensibilisation avait un parti pris intrinsèque qui peut être assez facilement découvert en posant la question (rhétorique, bien sûr) «Combien de groupes de sensibilisation les Féministes ont-elles organisés pour permettre aux hommes de discuter la façon dont ils avaient été opprimés dans leur vie par les femmes?» En d'autres termes, la «sensibilisation» est un quasi-synonyme de «lavage de cerveau» ou «instruction» ou «conversion». La théorie Féministe Radicale (la politique sexuelle, telle qu'elle est conçue par les Féministes) a servi de cadre pour que les femmes puissent réinterpréter leur vie -- tout comme la conversion religieuse offre une nouvel «aperçu».

 

9.  Le Féminisme postmoderne/Le Féminisme français

Le Féminisme Postmoderne s'est développé en France, sous l'influence de l'école philosophique déconstructiviste. Un cynique pourrait le caractériser comme une étape ou type de Féminisme qui fait de la nécessité que le Féminisme contemporain est brisé et apparemment sans direction une vertu.

"Les féministes postmodernes s'inquiètent que, parce que le féminisme est censé être une théorie explicative, il ... est en danger d'essayer de fournir l'explication de pourquoi la femme est opprimée, ou les dix étapes que toutes les femmes doivent prendre afin de parvenir à une véritable libération." (Tong 1989, 217)

Le Féminisme est en fait incapable de faire ces choses-là.   En effet, aucune Féministe, à ma connaissance, a fait preuve objective que les femmes soient (plus) opprimées (que les hommes), et, par conséquent, que la «libération» est un mot pertinent dans ce contexte. Une telle démonstration objective est une condition préalable pour la théorie explicative mentionnée ci-dessus.

Je considèrerais la nature éclatée du Féminisme Postmoderne comme étant le résultat du fait qu'aucun des différents types du Féminisme abordés précédemment dans ce chapitre a été en mesure de construire une telle théorie explicative. À son tour, cette condition dispersée a fourni une atmosphère dans laquelle le soi-disant «Choc en retour» a pu émerger.

 

10. Les Études des femmes

"Les Étude des Femmes" est une sorte étrange de matière académique. Une partie de son étrangeté est bien sûr sa nouveauté -- mais cela n'est pas tout. Il a plus en commun avec la formation théologique ou idéologique que d'autres disciplines académiques dans (par exemple) la zone sciences sociales.

«Les Études des femmes, comme le Féminisme lui-même, présentent deux méthodes d'attaquer la question de l'inégalité. Une méthode, en utilisant des preuves anthropologiques, biologiques, historiques et psychologiques, soutient que les femmes soient pratiquement pas différentes des hommes, et que, par conséquent, dans une société structurée différemment il serait possible que les divisions basées sur le sexe ou sur les différences entre les sexes disparaîssent, nous donnant une société égalitaire.  L'autre méthode soutient que les femmes soient fondamentalement différentes des hommes et que l'inégalité aît pour conséquence une sous-évaluation des activités et des caractéristiques des femmes .... Les Études des Femmes peuvent donc être considérées comme liées à deux concepts de l'égalité, que nous pouvons appeler «simplement égaux» ou «égaux mais différents».  Les sortes de problèmes qui sont liées à toute tentative de marier les deux méthodes peuvent être mises en évidence par .... » (Ruth, «Issues in Feminism: A First Course in Women's Studies.» Boston: Houghton Mifflin, 1980, page 5)

C'est une caractéristique de l'idéologie d'un mouvement social qu'il tente de «marier ensemble» des tendances contradictoires, dans une tentative de maximiser l'influence politique du mouvement. Les matières plus purement scolaires, par contre, ont tendance à se concentrer sur les contradictions dans le but de parvenir à une conclusion en ce qui concerne quel côté d'une controverse est correct, et lequel est faux.

C'est parce que les Études des Femme ne sont pas vraiment un sujet académique, en ce sens, que nous ne pouvons pas nous attendre à ce qu'elles étudient objectivement des questions comme si les hommes sont opprimés dans la société, s'ils sont opprimés par les femmes, et s'ils sont opprimés plus que les femmes. Les Études des Femmes considèrent l'oppression des femmes (par les hommes ou par «la Société») comme postulat de base ou axiome qu'aucune personne sensée mettrait même en question.

Cette prévention en faveur de l'action politique est admise par les professeurs des Études des Femmes elles-mêmes:

«... Les idées, les méthodes, les programmes, et les théories d'études des femmes présentent une grande diversité et résistent à une définition facile. Celles qui travaillent maintenant en Études des Femmes les ont appelées diversement un processus, un domaine de recherche, une perspective critique, un centre de l'action sociale, et/ou le bras académique du Mouvement des Femmes. Ce sont tout cela et plus encore» (Ruth, «Issues in Feminism: A First Course in Women's Studies.» Boston: Houghton Mifflin, 1980, page 3).

Ruth est consciente de l'accusation que les Études des Femmes sont partiaux. Elle répond en affirmant que les préjugés des hommes (qu'elle appelle le «Masculin-isme», «masculinisme», ou «androcentrisme») a toujours été une caractéristique de la société. C'est peut-être vrai, mais l'acte de montrer que beaucoup d'universitaires de sexe masculin ont été partiaux ne prouve pas logiquement que les Études des Femmes ne le sont pas -- et cela ne justifie pas que les Études des Femmes soient partiaux, si elles le sont.

"La critique féministe est révélateur d'un parti pris masculin et ne crée pas de parti pris féminin, comme l'on dit. Les Études des Femmes cherchent à être le traitement prophylactique de la partialité, et non pas sa cause» (Ruth 1980, 9).

Les Masculistes ne sont pas responsables du parti pris masculin qui a existé et qui existe. Les Masculistes n'ont pas besoin de défendre le parti pris masculin là où il existe. Si les Féministes révèlent un parti pris masculin, alors ce n'est pas une mauvaise chose. Cependant, les Féministes font plus que révéler un parti pris masculin -- elles créent aussi un parti pris féminin. L'un des principaux objectifs de ce livre est de révéler des cas de partis pris féminins.

Il est également intéressant de noter que Ruth (1980) considère comme étant les objectifs de son domaine:

Parmi ces objectifs, je décrirais les deux premiers comme arrogants, et les autres comme soit naïfs soit hypocrites. Ce que les deux premiers objectifs impliquent, c'est que la plupart des femmes ont une impression «incorrecte» d'elles-mêmes, et des aspirations «incorrectes». Les profeseurs des Études des Femme sont, paraît-il, une race supérieure de la femme, et elles seules savent ce que les femmes doivent sentir à leur propre sujet et ce que leurs aspirations devraient être! Il est difficile de penser à quelqu'un en dehors d'un gourou religieux qui aurait l'arrogance de prétendre avoir ce genre de connaissance supérieure. Les deux buts derniers sont si naïfs et vagues qu'ils seraient absurdes dans tout contexte sauf peut-être celui d'un culte religieux.

C'est une chose que de découvrir qu'un groupe est opprimé, dans le sens où il est privé de choses qu'il désire, et dont d'autres groupes sociaux sont autorisés à jouir. Mais c'en est une autre chose que d'être un militant qui veut quelque chose pour soi, qui découvre que d'autres membres du groupe n'ont pas les mêmes désirs, et qui passe ensuite à essayer de les convaincre de vouloir avoir les mêmes choses qu'il/elle veut avoir.

Où ont les professeurs des Études des Femmes acquis ces valeurs «supérieures» qu'elles veulent que les femmes adoptent? La réponse est qu'elles les ont obtenues des hommes. Les Féministes sont des garçons manqués intellectuels. Elles ont en quelque sorte intériorisé l'idée que ce que les garçons et les hommes font/ont fait traditionnellement est en quelque sorte supérieur à (plutôt que différent de) ce que les filles et les femmes font/ont fait traditionnellement. Ces Féministes sont des transsexuels psychologiques, et elles veulent convertir autant de femmes que possible à leur façon de penser (c'est-à-dire la façon de penser des hommes), de sorte qu'elles (les Féministes) ne sembleront plus être une minorité particulière.  Aux pays occidentaux, elles ont largement réussi.

Prétendre que les Féministes veulent mettre fin à la «guerre des sexes» est tout simplement hypocrite: Les Féministes ont commencé la guerre, et les seules conditions dans lesquelles elles seraient prêtes à y mettre fin serait une victoire totale pour elles-mêmes. En fait, je ne pense pas qu'il y ait une possibilité réaliste qu'une société atteigne jamais un état de choses qui satisferait tous les Féministes.

 

Préface

Introduction

Chapitre 1: Le Narcicissisme et le pouvoir politique féministes

Chapitre 2: La Circoncision

Chapitre 3: Le Viol: vouloir le beurre et l'argent du beurre

Chapitre 4: La Violence familiale et l'attrappe aux hommes

Chapitre 5: Les Accusations fausses et les mensonges au sujet de l'abus des enfants

Chapitre 6: Le Mensonge du «système de justice masculin»

Chapitre 7: L'emploi et le mensonge que «les femmes savent/peuvent tout faire»

Chapitre 8: Les Mensonges concernant l'éducation

Chapitre 9: Les mensonges, les sacrés mensonges, et les statistiques de l'ONU

Chapitre 10: Le Mensonge concernant «l'égalité»

Chapitre 11: Le Mythe du Choix et de l'avortement

Chapitre 12: Le Langage sexiste: Est-ce que la diable pense qu'elle soit mâle?

Chapitre 13: L'Indoctucation pratiquée par le complexe Média-universitaire

Chapitre 14: L'Illusion du décideur

Annexe: Les Manifestations historiques du Féminisme

Remarques

Bibliographie

FAQ

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Peter Douglas Zohrab

Latest Update

15 June 2015

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